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le mensonge ne laisse pas de marbre 15/12/2005 |
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Diplomatie dans le Monde lire aussi Le monde diplomatique (un scandale) François 1er s'allie à Soliman le Magnifique contre Charles Quint
Au début du XVIe siècle, la diplomatie française, pour contrer les Habsbourg, cherche des alliances de revers à l'est du continent. On se propose de marier le duc d'Orléans avec la fille du roi de Pologne. On se rapproche du voïvode de Transylvanie. Puis, survient ce matin funeste du 24 février 1525: En Italie, devant Pavie, la fine fleur du royaume se fait anéantir. Marignan est loin. François Ier est défait, prisonnier de Charles Quint. Les Habsbourg dominent l'Europe. La France est encerclée et humiliée.
C'est dans ce contexte que Louise de Savoie, reine mère et régente, tente de prendre contact avec Istanbul. Même si l'on en ignore la date exacte, il est probable qu'une première ambassade quitte la France dans les semaines qui suivent la défaite de Pavie. Vaincu, isolé, le royaume n'a alors pas beaucoup d'autres choix que cette alliance, considérée dans la chrétienté comme scandaleuse. Car l'affaire est osée, voire "politiquement .incorrecte" comme on dit aujourd'hui. Jean Jacquart, le biographe de François ler, rappelle que "les Turcs, c'était l'Islam, ennemi juré de la foi chrétienne, c'était la destruction de l'Empire byzantin, le joug de l'infidèle sur la Terre sainte et les vieux patriarcats orientaux, c'était la piraterie , les esclaves condamnés à ramer sur les galères barbaresques et amenés, parfois, à renier leur foi; c'étaient les destructions de villages chrétiens des Balkans",
Alors même que la noblesse de la chrétienté renaissante se berce de chimériques rêves de croisade, cette ambassade quitte donc secrètement la France pour rencontrer Soliman le Magnifique. Mais l'affaire tourne mal. L'expédition d'une douzaine d'hommes, chargés de présents d'or et de pierres précieuses, est passée en chemin par le fil de l'épée sur ordre du pacha de Bosnie. C'est ainsi, rapporte la légende, que le grand vizir Ibrahim, l'un des hommes les plus influents de la Porte,arborera au doigt un rubis magnifique, bien connu à la cour de France. Louise de Savoie, pas découragée, envoie une seconde ambassade,
conduite par un Croate, Jean Frangipani parvenu à Istanbul, celui ci remet au sultan, au nom de François 1", une lettre de la régente. L'émissaire, reçu par Soliman, lui demande de venir délivrer François. La réponse, célèbredans les annales diplomatiques en raison de la qualité de sa prose, exhorte "François, roi du pays de France a prendre courage et à ne pas se laisser abattre.
A peine François 1er a-t-il renvoyé son messager pour remercier Soliman, que les Turcs écrasent les Hongrois à la bataille de Mohacs, le 29 aoüt 1526. Louis Il, le roi de Hongrie, beau-frère de Charles Quint, est tué. Une partie de son trône revient au voïvode Jean Zapolya, allié des Français et des Ottomans, grâce à la médiation d'un Espagnol passé au service de la France, Antonio Rincan. L'alliance avec les Turcs est inutile, Du moins en apparence, car il mène un double jeu. Publiquement, il se récrie contre ceux qui l'accusent d'avoir soutenu les "Barbares ". Pour preuve de sa bonne foi, il signe même un autre traité, avec le roi d'Angleterre cette fois, contre "notre ennemi commun le Turc". Mais secrètement, via Rincan, il assure Soliman de la constance de son amitié. Et tente de le persuader d'attaquer l'Italie. L'idée fait son chemin et en 1533, au Puy-en-Velay, Rincan organise une rencontre entre le roi et un envoyé de Khayr al- Din, ancien corsaire, terreur de la Méditerranée, maître de l'Afrique du Nord,capitan pacha de Soliman, bientôt connu en France sous le nom de Barberousse. On imagine le frisson que provoque l'arrivée de cette délégation accompagnée d'un lion de l'Atlas et d'esclaves dont la liberté est offerte à François
l er. L'année suivante, toujours grâce à Rincan, des émissaires turcs sont à reçus à la cour, à Châtellerault. Des privilèges complétés par la protection des pèlerins se rendant à Jérusalem. La Forest va aussi obtenir, même si aucun texte ne le prouve, 'des assurances concernant la guerre contre Charles Quint. On se prépare à passer à l'acte. Le pirate turc Barberousse se range aux côtés des Français. D'Afrique du Nord, il règne sur la Méditerranée.
Pour commencer, ils assiégeront Nice, une dépendance du duché de Savoie.
Mais, malgré les canonnades, les Niçois, menés par la lavandière Catherine Ségurane, résistent. La flotte turque se replie sur Toulon et commence à "vivre sur le pays". Barberousse n'acceptera de regagner Istanbul qu'en mai 1544, contre le versement de 800000 ducats. Il est accompagné du nouvel ambassadeur de France auprès du Grand Turc, le baron de Lagarde. Selon André Clot, biographe de Soliman le Magnifique, c'est sans doute cette présence qui permet aux États du pape d'être épargnés dans la série de pillages qui égrène ce voyage. Devant l'échec de ses menées, François 1er, une fois encore, fait la paix avec Charles Quint en signant le traité de Crépy-en-Laonnois, en 1544. Il prend de plus en plus au sérieux la menace d'excommunication du pape et fait mine de tourner le dos à son ami Soliman. Mais, toujours fidèle à sa double diplomatie, il ne manque pas de lui envoyer au printemps 1547 une ambassade secrète pour mettre en place un nouveau plan d'attaque. Soliman, qui combat en Perse, aspire alors plutôt à la paix sur son flanc ouest. Il renouvelle tout de même à François son témoignage "d'amitié et de fidélité", ainsi que la promesse d'une armée de 30000 hommes et d'une flotte. Le roi de France mourra, le 31 mars, avant d'avoir reçu la réponse. Soliman lui survivra dix-neuf ans avant de s'éteindre en guerroyant dans les plaines hongroises. L'étonnante complicité entre ces deux princes de la Renaissance aura duré une vingtaine d'années. Même si elle est, par certaines aspects inconstante et cynique, cette relation franco-turque établie au cœur du XVIe siècle va laisser des traces visibles et rémanentes. D'abord, selon Jack Lang, autre biographe de François 1er, ce "souper avec le diable" est bien l'ébauche d'une politique étrangère laïque. L'intérêt de l'Etat prime sur le fait religieux. Une diplomatie qui sera aussi celle de Louis XIV, qui désespère le nonce apostolique en restant toujours en bons termes avec le sultan, alors même que les "infidèles" seront aux portes de Vienne.
En complément siège de Nice http://www.webstore.fr/home/webstorien/nice/index.html
exemples de compromissions: La diplomatie française et la presse française aujourd'hui: le site la Politique arabe de la France |
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